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Les lésions musculaires

D'un point de vue clinique, nous pouvons classer les lésions musculaires en 7 catégories, de la plus bénigne à la plus grave. Les trois premières catégories regroupent des problèmes principalement fonctionnels (troubles de la contraction), la 4ème a trait aux pathologies provoquées par un choc direct alors que les 5ème, 6ème et 7ème catégories rassemblent les déchirures de la structure musculaire.

 

1. Courbatures
 

1.1 Définition et causes
Les courbatures se traduisent par une douleur musculaire qui apparaît après l'exercice et peut durer de 24 à 48h. Elles sont principalement dues à trois causes :
- Des petits épanchements de sang provoqués par rupture des capillaires sanguins
- Des micro-traumatismes entraînant une lyse des cellules musculaires
- Une accumulation de déchets (acidité, ammoniac…) dans le muscle - Un épuisement des stocks de glycogène (pour un rappel sur le glycogène et les aliments vous pouvez vous rendre au secteur énergie ).

1.2 Soins Un bon bain chaud, des massages, des étirements doux et une alimentation adaptée (allez vous mettre en appétit au secteur diététique ) permettent d'accélérer la disparition des courbatures.

2 Crampe

2.1 Définition, Mécanismes, et Causes 
La crampe est une contraction involontaire et très intense du muscle. Elle survient subitement et s'accompagne d'une douleur importante. Elle peut disparaître spontanément mais laisse néanmoins une contracture dans les jours suivants son apparition. La douleur associée à la crampe n'est pas due à la contraction involontaire mais à l'incapacité du sang à pénétrer dans le muscle du fait de la pression interne trop importante. La crampe apparaît le plus souvent pendant l'effort mais peut aussi survenir au repos. Ainsi, les crampes nocturnes du mollet ne sont pas rares. Nous ne traiterons pas de ce deuxième type de crampes pour nous concentrer sur les pathologies d'effort.
La crampe d'effort n'est pas réservée aux amateurs mais peut toucher les sportifs très entraînés au sommet de leur forme.

Mécanismes : 
Nous avons vu dans le chapitre consacré au mouvement que la contraction musculaire nécessitait l'arrivée d'un courant électrique au niveau des fibres puis une libération de calcium. La contraction prend fin lorsque le calcium est récupéré de manière active par la membrane du muscle (réticulum).


Il est très difficile de savoir quel mécanisme est précisément à l'origine d'une crampe, cependant, nous savons que sa persistance est liée à la survenue d'un cercle vicieux au niveau de ces mécanismes de la contraction-relaxation musculaire :

- les contractions répétées empêchent l'entrée des substrats et la sortie des déchets
- l'accumulation acide qui en résulte bloque la transformation d'énergie par le muscle
- ne disposant pas de l'énergie nécessaire, les mécanismes actifs d'enlèvement du calcium ne peuvent fonctionner
- le calcium reste sur place favorisant la poursuite de la contraction musculaire.

Ce cercle vicieux pourrait être prioritairement engagé par trois mécanismes :
1- un déficit de composés énergétiques (ATP ) utilisable par les enzymes responsables de la récupération du calcium libéré dans la fibre musculaire.
2- un abaissement du seuil d'excitabilité des neurones moteurs suite, par exemple, à une motivation extrême. Le muscle se trouve ainsi abreuvé d'influx électriques auxquels il ne peut faire face.
3- des micros déchirures de la membrane musculaire qui laisserait pénétrer une grosse quantité de calcium dans la fibre. Les crampes d'effort sont favorisées par des facteurs variés parmi lesquels les plus importants sont sûrement : une déshydratation avancée associée à un déséquilibre ionique (potassium, sodium, calcium, magnésium) et une acidité du muscle.

2.2 Soins
Le traitement d'urgence consiste à étirer progressivement le muscle, éventuellement à le masser et à le maintenir à la chaleur. La contraction du muscle antagoniste (opposé) produit une inhibition de la contraction du muscle douloureux. L'absorption d'eau et de sel (chlorure de sodium) est souvent pratiquée sur les terrains de sport. Les spécialistes font également parfois usage de garrots. Cette technique doit cependant être réservée aux seuls personnels du corps médical.
Dans les heures et les jours qui suivent une crampe, le sportif a intérêt à se reposer, se faire masser, s'étirer et s'hydrater.

 

 



3 Contracture

3.1 Définition et causes
Comme son nom l'indique, la contracture provient de la contraction exagérée d'une partie du muscle. La douleur est d'abord ressentie à l'issue de l'exercice, pendant les phases de repos. Si l'effort est poursuivi, le muscle "se raidit" de plus en plus ; la douleur devient sensible au cours de l'exercice puis très incommodante à la fin de celui-ci.
Le sportif perçoit distinctement une zone gênante. Un point "dur" se révèle à la palpation. La contracture peut provenir d'une contraction réflexe visant à protéger le muscle et la ou les articulations en jeu suite à un étirement important. L'origine peut être également une fatigue importante du muscle entraînant des désordres de certaines molécules au niveau cellulaire (calcium, potassium, magnésium). Cette pathologie peut enfin être favorisée par une lésion musculaire récente (élongation, déchirure, contusion…) qui fait que la fibre musculaire n'est pas totalement fonctionnelle.

3.2 Soins
Chaleur et repos de quelques jours, massages (kinésithérapie), étirements quand la douleur a disparu, soins médicaux (relaxant musculaire, mésothérapie….) constituent le traitement de base des contractures. Dans le cas de problèmes de stature, le traitement passe par la prise en compte et la correction du déséquilibre.

4 Contusion


4.1 Définition et causes

Contrairement aux pathologies précédentes, la contusion est une traumatologie due à un choc direct sur le muscle (chute sur une barrière….). Suite au traumatisme, le muscle peut être plus ou moins lésé, les fibres musculaires plus ou moins abîmées (écrasement, déchirure). Un léger saignement interne (hématome intramusculaire) ou un gonflement sous cutané peuvent se produire.
Les conséquences peuvent être relativement minimes si le choc a été léger. Le plus souvent elles n'empêchent pas la pratique physique. Par contre en cas de coup sévère, les fibres musculaires peuvent avoir subit un déchirement important équivalent à une déchirure (catégorie 6) voire à une rupture musculaire. L'important est de traiter l'hématome afin d'éviter que celui-ci empêche la cicatrisation du muscle et/ou se calcifie, ce qui dans les deux cas fragilise la fibre musculaire.

4.2 Soins
Il ne faut en aucun cas étirer le muscle, ni le masser, ni lui appliquer de la chaleur. Pour les cas bénins, le traitement passe par l'application de glace et par le respect d'un repos relatif de deux ou trois jours. Pour les cas graves, il s'agit également de glacer, de prendre du repos complet et d'aller consulter chez un médecin.

5 Elongation

5.1 Définition et causes
L'élongation consiste en de micro-déchirures musculaires dues à un dépassement de l'élasticité des fibres sans grande atteinte des tissus. Elle provient d'un étirement inhabituel. Elle est repérable par la sensation de piqûre qui l'accompagne. A l'inverse de la courbature, cette douleur liée à une élongation intervient pendant l'exercice. Elle disparaît généralement pendant le repos pour réapparaître au cours des exercices suivants.

5.2 Soins Un repos complet de plusieurs jours est impératif et doit être accompagné de soins médicaux.



6 Déchirure ou claquage

6.1 Définition et causes
La déchirure est une rupture d'un grand nombre de fibres musculaires. Souvent assimilée à un coup de poignard, la douleur soudaine et violente impose l'arrêt immédiat de l'exercice.

La rupture est accompagnée d'une hémorragie locale. La palpation révèle une douleur très vive et précise. Dans cette pathologie comme dans la précédente, le muscle est allé au-delà de son élasticité normale. Le "claquage" est, dans le milieu sportif, un accident fréquent regroupant plus de 50% des accidents musculaires.
Chez les coureurs, les déchirures ont souvent lieu au niveau des ischio jambiers (arrière de la cuisse) pendant les courses effectuées à vitesse maximale. Ces muscles manquent souvent de souplesse - notamment chez les coureurs de demi-fond et de fond - si bien que quand une force importante est appliquée sur le muscle (par exemple lors d'une traction de la jambe), au lieu de s'étirer puis de revenir en contraction, il lâche.

Outre un manque de souplesse, une blessure mal soignée (élongation, ancienne déchirure…), une fatigue musculaire importante augmentent le risque de déchirure.

6.2 Soins
La récupération d'une déchirure passe par un repos important - souvent supérieur à 30 jours - et des soins médicaux appropriés. Une déchirure mal soignée peut engendrer d'autres blessures plus marquées comme une rupture du muscle. L'hématome apparu lors de cette pathologie peut entraîner une mauvaise cicatrisation et/ou une calcification rendant la fibre
musculaire plus fragile.

7 Rupture

7.1 Définition et causes
C'est l'accident le plus grave. Il consiste en une déchirure transversale du muscle et provoque une impotence fonctionnelle immédiate et totale. Cliniquement on est proche de la déchirure avec en plus l'existence d'une tuméfaction (gonflement) au niveau de la rupture, le muscle étant rétracté. L'instauration d'un œdème et d'un hématome est rapide.

Les causes sont multiples : un muscle déjà blessé, un mauvais échauffement, des gestes mal adaptés….. Cette pathologie est extrêmement rare chez le coureur de longue distance. Si une rupture musculaire intervient, il s'agit généralement d'une désinsertion le plus souvent localisée dans la région interne et basse du mollet.

7.2 Soins
Le traitement passe par une application de froid sur la zone douloureuse, par un repos complet de un à deux mois et par des soins médicaux divers (antalgiques, anti-inflammatoires, kinésithérapie…).

8 Les lésions tendineuses

Avant de rentrer dans les différentes pathologies liées aux tendons, faisons un peu d'anatomie.

8.1 Un muscle est composé de fibres musculaires sujettes à différentes pathologies. A leurs extrémités, ces fibres musculaires se rejoignent pour former les fibres tendineuses ou tendons. Ces fibres font partie intégrante du muscle et le relient aux os. Le tendon est un tissu qui assure la transmission au squelette des forces générées. Il rend ainsi possible le mouvement du corps dans l'espace. Contrairement au muscle, ses fibres ne sont pas contractiles. En revanche, leur organisation très stricte assure la résistance nécessaire aux forces qui s'appliquent sur le tendon. L'intégrité du tendon découle de différents facteurs à la fois mécaniques, métaboliques (transformation d'énergie) et vasculaires (circulation des liquides).

8.2 Terminologie et mécanismes La souffrance de l'ensemble des parties du tendon est désignée sous le terme de tendinopathie. Ce terme, recouvre différentes pathologies du tendon.

- la maladie des insertions : atteinte de l'insertion du tendon sur le muscle (myotendinite) ou sur l'os (ténopériostite d'insertion).
- la ténosynovite : atteinte de la gaine du tendon - la ténobursite et la bursite : atteinte du tendon et de la bourse séreuse (petit sac contenant un liquide visqueux). Ce petit sac de roulement permet aux muscles de se contracter sans que leurs tendons ne se frottent et ne frottent les os ou les tissus.
- la tendinose : atteinte du corps du tendon (dégénérative ou inflammatoire) - la rupture tendineuse : rupture partielle ou totale, résultat d'une tendinose évolutive.
- La luxation tendineuse : perte du trajet anatomique habituel du tendon.

Nous retrouverons ces termes compliqués dans la partie consacrée aux tendinites du coureur à pied. Pour le moment, afin de garder un langage usité dans le milieu sportif et de simplifier la présentation, nous emploierons le terme tendinite pour désigner toutes ces pathologies.
Statistiquement, les tendinites sont le premier motif de l'inaptitude partielle des sportifs. Les causes réelles de cette inflammation sont incertaines.

Le mécanisme évoqué pourrait reposer sur la précipitation de cristaux d'acide urique dans les espaces proches des tendons. Dans tous les cas, la tendinite s'accompagne d'une douleur. La période pendant laquelle elle se manifeste peut nous renseigner sur le stade évolutif de la tendinite.
1) Une petite douleur est ressentie en fin d'entraînement. Dans un premier temps, celle-ci n'est pas dérangeante.
2) La douleur est ressentie à froid, en général la première demi-heure après le réveil matinal. Elle s'estompe pendant l'effort (à chaud). La palpation fait apparaître une zone douloureuse.
3) La douleur devient de plus en plus gênante. Elle est ressentie le matin mais survient également progressivement pendant l'effort. Le tendon peut gonfler et présenter de petits nodules.
4) La douleur persiste en permanence, au repos, pendant l'effort ou au cours des activités quotidiennes. Un gonflement important du tendon peut intervenir.

Dans la pratique ce qui nous importe c'est de connaître les facteurs favorisant l'apparition des tendinites et les dispositions à prendre pour prévenir leur survenue.

De nombreux facteurs peuvent être plus ou moins directement impliqués dans la survenue des tendinites :


a) L'exercice physique intense Nous avons dit que les tendons permettent la transmission des forces à travers l'organisme. Ces forces peuvent être générées par les muscles ou provenir des contacts avec l'environnement. L'exercice physique s'accompagne de ces deux types de causes. Il est donc à l'origine d'une sollicitation importante des tendons. Cette activité peut conduire à une inflammation du tendon : c'est la tendinite. Celle-ci peut apparaître suite à un entraînement trop intense, ne laissant pas suffisamment de place aux périodes de récupération. La sur-sollicitation du tendon peut venir d'un déséquilibre avec le muscle. Si les fibres musculaires se renforcent en s'activant, le tendon lui ne se "muscle" pas. Or si un muscle devient plus fort, les tendons situés aux extrémités s'en trouvent d'autant plus sollicités. C'est un peu comme si une personne de 80 kg venait s'étendre dans un hamac prévu pour supporter 60kg. Il en résulte une plus forte traction sur les cordes qui relient le hamac à leur point de fixation, une traction qui peut provoquer leur usure précoce voir leur rupture. Enfin, l'exercice physique intense (zone orange à rouge) provoque une augmentation de l'acidité dans les tissus (énergie acide). Or, il semble que l'acidité favorise la production d'acide urique donc la survenue des tendinites.

b) La raideur musculaire Un manque d'étirements réduit la souplesse musculaire. Un muscle moins souple est souvent moins relâché. Plus contracté, la somme des tensions qu'il génère donc qu'il fait subir aux tendons s'accroît. L'objectif des étirements est - entre autres - de diminuer les tensions musculaires (étirements).

c) L'alimentation Nous tenons avec l'alimentation un des moyens les plus puissants de prévenir mais aussi de provoquer l'apparition de tendinites. L'hydratation La déshydratation favorise la concentration d'acide urique. Dans l'organisme, l'eau agit comme un puissant draineur, d'où l'intérêt qu'il peut y avoir à boire beaucoup. L'idéal en la matière est de boire sans attendre la sensation de soif. En effet, cette sensation intervient alors que la déshydratation est déjà effective. De plus, elle s'atténue alors même que la réhydratation n'est pas complète. Pour penser à s'hydrater même sans avoir soif, la plupart des athlètes de haut-niveau promènent constamment leur bouteille avec eux. L'alimentation Selon leur composition, les aliments ont tendance à avoir un impact acidifiant (augmentation de l'acidité) ou alcalinisant (réduction de l'acidité) sur l'organisme. La plupart des légumes (exceptés tomates, cresson et épinards), les sucres composés (pain, pâtes, riz), les laitages (lait, yaourts) mais aussi l'eau à base de bicarbonate (Vichy, St Yorre) ont une action de réduction de l'acidité. Les agrumes (oranges), les substances animales induisent une augmentation de l'acidité. Enfin, une diminution des apports en acide urique (ris de veau, anchois, sardine, rognons, foie, cervelle langue….) et en acide oxalique (épinard, céleri, asperge, tomate, haricot vert, légumes secs, chocolat, cacao, thé) est également recommandée.

d) L'hygiène bucco-dentaire Une mauvaise hygiène bucco dentaire est un facteur d'apparition de caries. Or les caries sont des foyers infectieux. Ces foyers sont capables de migrer à l'intérieur de l'organisme et d'aller se déposer notamment sur les tendons. Si un tel cas de figure se produit, il suffit, le plus souvent, de soigner la carie pour faire disparaître la tendinite. C'est pourquoi comme pour notre voiture, nous avons intérêt à aller faire contrôler l'état de notre dentition tous les 6 mois.

e) Les problèmes liés à la statique Si les tendinites proviennent souvent d'une grande sollicitation du tendon, elles peuvent également surgir au cours d'un simple footing de reprise effectué après une période de repos (tendinite de reprise). Dans ce cas, comme dans d'autres, un problème de statique de course peut être incriminé. En effet, la statique corporelle et la dynamique en course peuvent provoquer des points de convergences de forces inhabituelles à certains endroits du corps. Ces points de contraintes sont autant de risques d'apparition de tendinites.

Selon l'origine de ces problèmes, nous pouvons distinguer des causes mécaniques internes et externes à l'organisme. Causes internes Avoir les hanches décalées, une jambe plus courte que l'autre, les pieds plats, être supinateur (pose de pied essentiellement sur l'extérieur) ou son inverse (pronateur) mais aussi prendre du poids…sont autant de facteurs pouvant induire une tendinite au niveau des membres inférieurs. Consulter un podologue, un kinésithérapeute, un ostéopathe…permet de faire un bilan de sa posture et d'éventuellement la corriger (semelles orthopédiques, kinésithérapie…).

Si vous faites cette démarche, vous avez tout intérêt à trouver un spécialiste qui connaît bien l'activité physique. En effet, les relations entre la statique d'un corps et son comportement dynamique ne vont pas de soi. Ce qui compte avant tout c'est de comprendre comment le corps fonctionne pendant l'activité, c'est de repérer pourquoi certains endroits sont soumis à de fortes contraintes. Ce n'est qu'à cette condition que le trio spécialiste de santé-entraîneur-athlète pourra tenter de remédier au problème notamment par un travail sur la technique de course. Bien sûr, ces démarches sont loin d'être évidentes. Elles demandent un rassemblement de compétences et des efforts soutenus et souvent longs.

9 la podologie

Dans le chapitre consacré à la podologie, nous donnons quelques indications sur la relation existant entre les blessures observées et le style de course adopté. Causes externes Une tendinite peut survenir après un changement de terrain d'entraînement ou de chaussures de course. Dans les deux cas, des éléments extérieurs au corps du coureur sont en jeu.

- Schématiquement, les contraintes imposées par les types de sols sont doubles. D'un côté, un sol dur provoque d'importants chocs en retour (biomécanique) ; d'un autre côté, un sol mou fait travailler les muscles - donc les tendons - dans des proportions plus grandes et souvent dans des conditions inhabituelles. Dans les deux cas les risques de tendinites sont élevés. C'est pourquoi, le coureur de distance peut avoir intérêt à privilégier des sols souples comme l'herbe ou les sous bois.

- A l'interface du sol et du pied se trouve la chaussure. Cet "outil de la course" joue un rôle dans l'amortissement de l'énergie d'impact, dans la statique et dans la dynamique de course. Une chaussure mal adaptée à votre pied, trop usée, ne correspondant pas à vos caractéristiques morphologiques (pied creux ou plat) et dynamiques (déroulement supinateur ou pronateur) ainsi qu'à votre poids est aussi un facteur favorisant l'apparition de tendinites (podologie).

Pour compléter ce "tableau noir" des facteurs favorisant l'apparition des tendinites ajoutons les chocs directs, les frottements, le froid qui facilite la précipitation des cristaux d'acide urique et la chaleur qui entraîne une déshydratation de l'organisme. Plus ou moins directs, tous ces facteurs sont résumés dans le tableau ci-dessous. Causes externes Causes internes à l'organisme Périodes à risque Terrain. Un terrain dur. Un terrain exagérément mou. Un terrain très accidenté. Climat Un froid marqué. Une grande chaleur Autres. Chocs Frottements, compression notamment avec les chaussures

5 Tendinites du coureur à pied et soins Il existe autant de tendinites qu'il existe de tendons. Nous n'énumérerons que les plus fréquentes chez le coureur à pied et envisagerons à chaque fois le traitement à suivre.

5.1 La tendinite du tendon d'Achille Beau, grand, courageux, fils d'un roi, Achille est le héros grec par excellence. Demi-dieu, il est quasiment invulnérable depuis que sa mère Thétis l'a baigné, enfant, dans les eaux du Styx. Pourtant, Achille a un point faible : son talon. En effet, les eaux du fleuve n'ont pas atteint le talon par lequel Thétis le tenait. C'est cette faiblesse qui entraînera sa mort. Après une vie de victoires, Achille mourut devant Troie, atteint d'une flèche au talon. Quelques dizaines de siècles plus tard, la tendinite du tendon d'Achille est toujours la première faiblesse au hit parade du coureur. Le tendon d'Achille est le plus gros et le plus solide tendon de l'organisme. Il relie le mollet à la partie osseuse arrière du pied. Son implication dans le mouvement de la course est primordiale. Il transmet à la fois les forces développées par le mollet et reçoit celles provoquée par l'impact du corps au sol. Il est à ce titre le principal "récupérateur d'énergie" du corps (biomécanique). Ses sollicitations sont énormes et ses pathologies nombreuses. On distingue plusieurs types de tendinite au niveau du tendon d'Achille : En haut du tendon La myotendinite : inflammation de la jonction du mollet avec le tendon. Elle survient progressivement à l'effort. >> les soins passent par le repos, le port de talonnettes dans les chaussures et un traitement de kinésithérapie.

Sur le tendon

1- La tendinose : usure du tendon. Des fibres du tendon se cassent - le tendon se dégrade -, cicatrisent et forment des petits renflements. >> le traitement passe dans un premier temps par un repos d'un mois et demi qui va permettre aux fibres lésées de cicatriser. Le port de talonnettes peut aider à soulager le tendon. Ensuite, des soins de kinésithérapie doivent être administrés. Pendant la période de soins, une activité physique modérée peut reprendre si toutefois elle n'engendre pas de douleurs.

2- La péritendinite : inflammation de la gaine du tendon. Cette atteinte est facilement reconnaissable par le gonflement, la rougeur, la sensation de chaud qu'elle provoque. Le toucher avec flexion-extension du pied révèle un crissement caractéristique. Dès le début de la pathologie, le coureur sent une douleur très importante qui rend rapidement tout exercice impossible. >> L'arrêt complet et rapide de l'activité est impératif. A cette condition, la guérison pourra être assez rapide. L'utilisation de glace et de talonnettes est conseillée. Le médecin pourra décider d'utiliser des anti-inflammatoires en application.

En bas du tendon

1- La ténopériostite ou enthésite : dans cette pathologie, des cassures du tendon se forment au niveau de son insertion sur l'os arrière du pied (calcanéum). La palpation montre une douleur bien précise sur le bas du talon. L'étirement du tendon est douloureux. >> Vous ne serez pas surpris d'apprendre qu'un repos d'au moins un mois et demi est nécessaire pour permettre la cicatrisation des fibres.

2- Les bursites : inflammation des bourses séreuses - petits sacs qui permettent de faciliter le coulissement du tendon -. Généralement ces sacs se trouvent entre l'os et le tendon. Une trop forte sollicitation du tendon aboutit à une augmentation du volume de ces bourses qui s'accompagne de douleurs. Celles-ci sont ressenties sur les côtés du tendon. >> Comme pour toute inflammation, le traitement passe par le repos, l'application de glace et la prescription d'anti-inflammatoires par le médecin.

5.2 La tendinite du tenseur du fascia-lata ou syndrome de l'essuie-glace : à l'extérieur du genou 2ème au palmarès des tendinites, cette pathologie touche surtout les coureurs sur route et qui plus est ceux dont le déroulement du pied se fait sur l'extérieur (supinateurs). Le tendon fascia-lata est une longue bande tendineuse qui s'insère au niveau de la hanche et vient se fixer sur la partie supérieure et externe du tibia. Son trajet longe la face externe de la cuisse. La tendinite est due à une friction de ce tendon sur la face externe du genou lors de la flexion et de l'extension de la jambe sur la cuisse. La sensation est semblable à celle du mouvement d'un essuie glace, on sent sous la peau le tendon bouger latéralement. Ce frottement du tendon sur une saillie osseuse induit des lésions des fibres tendineuses. Cette tendinite est favorisée par tout ce qui induit une tension importante de la chaîne musculaire externe de la cuisse. Parmi les facteurs externes citons la course sur un terrain instable ou bombé et les descentes. Cette douleur peut rapidement augmenter et être ressentie même pendant la marche. >> le traitement est à base de repos, de glaçage, d'étirements et d'anti-inflammatoires. Une thérapeutique de fond peut être entreprise visant à corriger un éventuel déroulement trop important du pied sur l'extérieur (supination) et à augmenter la souplesse des muscles de la cuisse.

5.3 La ténosynovite du jambier antérieur : en avant de la jambe jusqu'au coup de pied Quel nom compliqué, mais rassurons-nous, l'explication est plus simple. Rappelons-nous que "téno-" renvoi à tendon, "syno-" renvoi à ce qui prend l'ensemble, ce qui fait le tour (gaine) et "-ite" est réservé à tout ce qui est de l'ordre de l'inflammation. Le jambier antérieur est le muscle se trouvant sur la face avant de la jambe. C'est principalement lui qui permet de relever le pied. La tendinite de son tendon provoque gonflement, rougeur, chaleur et douleur. La palpation révèle un craquement lors de la mobilisation du pied. Outre une surcharge d'entraînement, cette tendinite peut être simplement due à un laçage trop serré de la chaussure. >> si le problème est pris au sérieux dès l'origine, quelques jours de traitement à base de glace, de repos jusqu'à disparition de la douleur et d'anti-inflammatoire peuvent suffire. N'oublions pas non plus d'essayer de desserrer nos chaussures.

5.4 La ténosynovite du jambier postérieur : à l'intérieur de la cheville Outre l'extension du pied, le jambier postérieur agit au niveau de la voûte plantaire. Il a un rôle de soutien et de creusement de cette voûte du pied. Son tendon passe derrière la malléole interne du pied (articulation interne de la cheville) et s'insère sur le bord interne du pied. La douleur issue de son inflammation est sensible, sur la face interne du pied, à chaque appui au sol. Cette pathologie se produit principalement chez les coureurs qui ont une faiblesse de l'arche plantaire ("pieds plats", coureurs souvent pronateurs c'est à dire qui déroulent sur l'intérieur du pied). >> Le traitement suppose un arrêt impératif sous peine de rupture du tendon. Sinon la thérapie reste classique : glace, anti-inflammatoires en application et pas en infiltration. Un traitement de fond visant à faire réagir l'intérieur du pied (voir un podologue pour une éventuelle pose de semelles), à modifier la technique de course et à améliorer la souplesse notamment de l'arrière des cuisses peut être entrepris.

5.5 Aponévrosite plantaire : sous le pied. L'aponévrose plantaire fait penser à un hauban dont la base est insérée sur la partie inférieure et interne du calcanéum (sous le pied, à l'intérieur) alors que les extrémités rejoignent les os situés à l'avant du pied (métatarsiens). Elle participe, au même titre que le jambier postérieur, au maintien de la voûte plantaire. Elle s'insère sous le talon et revient rejoindre les orteils. La douleur liée à cette tendinite se manifeste sous la plante de pied, principalement à la base interne du talon. On retrouve les même origines que celles évoquées précédemment à savoir une sollicitation trop importante de la voûte plantaire due à des chaussures mal adaptées, à une fatigue trop importante, à un sol trop dur…. >> le traitement est éminemment classique : repos (pouvant aller jusqu'à 2 mois), glace, anti-inflammatoires, massages et étirements.

5.6 Tendinite du tendon rotulien et du tendon du quadriceps : au niveau du genou Tendon rotulien et tendon du quadriceps assurent la relation entre la grosse partie charnue située sur l'avant de la cuisse (le quadriceps) et la jambe. Ces tendons s'insèrent sur le haut du tibia en passant - non pas par la Lorraine - mais par-dessus la rotule du genou. Son inflammation est favorisée par tous les exercices provoquant des tensions importantes du quadriceps : courses effectuées sur terrains vallonnés, montées, descentes, bondissements, exercices de musculations tels que les squats… Une anatomie de type "jambes en X" peut également être un facteur favorisant. La douleur qui accompagne la tendinite du tendon rotulien apparaît sous la rotule (genou). >> Les soins ne nécessitent pas forcément un repos complet. Une activité physique peut continuer si elle n'engendre pas de douleurs. Sinon, les étirements et les soins de kinesthésie permettent de supprimer la pathologie.

5.7 Tendinite du moyen fessier : à l'extérieur de la hanche Les fessiers constituent la partie charnue de notre postérieur. Le moyen fessier a principalement un rôle de maintien du bassin dans son axe horizontal. A chaque appui, sa contraction permet d'éviter un abaissement marqué du côté porteur. Cette pathologie est assez fréquente chez les athlètes effectuant un grand volume de travail (coureurs de longues distances). L'inflammation de ce tendon provoque une douleur sensible sur le côté externe de la hanche. La douleur est ressentie à chaque contraction c'est à dire à chaque fois que le pied est posé au sol. >> Traitement classique (kinésithérapie, étirements, repos long) avec en plus une recherche sur le positionnement du bassin et la longueur des membres inférieurs qui en résulte.

Les lésions articulaires

Ces lésions touchent les articulations de notre organisme, les extrémités osseuses, les cartilages et ligaments articulaires. Pour le coureur à pied, elles sont peu nombreuses et pas forcément spécifiques à sa pratique sportive. Nous ne parlerons que de l'entorse de cheville.

L'entorse de cheville consiste en une élongation plus ou moins accentuée des ligaments de la cheville. Cela peut aller de la simple distension ligamentaire à l'arrachement partiel ou total. La cheville comprend 3 ligaments externes et 2 ligaments internes. Dans la plupart des cas, l'entorse se fait du coté externe du pied. Suite à une mauvaise pose de pied, celui-ci est "attiré" vers l'extérieur. L'entorse peut être bénigne, imposant alors un arrêt de quelques jours avec soins. En cas de déchirure ligamentaire, un hématome apparaît entre la 24ème et 48ème heure après l'accident. Cette déchirure peut être plus ou moins grave. Le stade plus avancé est la luxation. Dans ce cas, tous les ligaments sont arrachés et les surfaces osseuses sont décalées. >> Les traitements sont différents suivant la gravité de l'entorse. Une source de froid permet de limiter l'hématome accompagnant la pathologie. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin. Très souvent les sportifs sous estiment l'entorse et par la même les soins qui vont avec. Pourtant, une entorse mal guérie peut fragiliser l'articulation laquelle sera alors sujette à des entorses à répétition.

10Les lésions osseuses

Les lésions osseuses (fractures) sont rares chez les coureurs à pied. Néanmoins, les plus fréquentes sont les fractures de fatigue et les périostites.

1 Les fractures de fatigue Les fractures de fatigue sont des cassures osseuses arrivant suite à des petits chocs. Etant donné que la cause est uniquement les forces importantes appliquées sur l'os, le terme fracture de contraintes serait plus approprié. Toutes les situations provoquant un accroissement des contraintes mécaniques (augmentation de la charge d'entraînement, sol dur, chaussures trop usées…) favorisent la survenue de ces pathologies. L'ossature des segments inférieurs peut être touchée dans son ensemble, mais le plus souvent, les fractures de fatigue se produisent au niveau du tibia, des os des orteils (métatarsiens) et du col du fémur. Fracture de fatigue localisée au niveau du tibia (vue par scintigraphie). En 1 mois et demi, une périostite a évolué en fracture de fatigue. L'athlète ayant développé cette pathologie s'entraînait 5 à 6 fois par semaine (environ 50 km/sem). - F : zone de fracture - Ge AD : genou avant droit - Che AD : cheville avant droite Au début, le sportif se plaint d'une petite douleur à l'effort peu intense avec des signes locaux discrets comme un léger œdème mais surtout une douleur à la palpation précise de la zone atteinte. Petit à petit les douleurs deviennent permanentes. Le trait de fracture n'apparaît que 10 à 15 jours après la douleur initiale et peut être difficile à repérer sur les radiographies. Une scintigraphie ou le scanner permettent de confirmer le diagnostic. >> Le traitement passe, bien évidemment, par le repos complet (ou partiel), avec ou sans plâtre. La période d'inactivité peut durer de 1 mois à plus de 3 mois suivant la localisation et la gravité de la pathologie. Dans certains cas, il nécessite d'avoir recours à la chirurgie.

2 La périostite Voilà une pathologie qui embête un nombre incroyable de sportifs. La périostite est une inflammation de la membrane de l'os, le périoste. Nous ne savons pas bien si cette inflammation est secondaire à des phénomènes de tractions musculaires, de vibrations ou d'adaptation de l'os à l'effort. L'athlète ressent une douleur à l'intérieur du tibia. Contrairement à la fracture de fatigue qui est douloureuse en un point précis, la zone de douleur est ici diffuse ; elle se situe sur plusieurs centimètres.

Souvent, la douleur est ressentie pendant les accélérations et décélérations. Elle s'atténue pendant l'effort mais se ressent de manière très marquée dès qu'il prend fin. La diminution de la douleur lors du maintien d'une vitesse élevée s'expliquerait par le fait que dans ces conditions l'appui au sol serait plus dynamique impliquant davantage les structures musculaires et moins les structures osseuses (moins de vibrations).

Les périodes de relâchement seraient plus marquées. Quoi qu'il en soit, le caractère insupportable de la périostite peut contraindre à l'arrêt de l'activité. Le principal risque de la poursuite de l'activité est de s'en dégoûter tant la douleur peut être vive. Cette pathologie peut s'atténuer en quelques mois ou durer plusieurs années avec des phases aiguës et des moments de rémission. Le plus souvent, elle disparaît aussi mystérieusement qu'elle est survenue. >> Les traitements classiques sont à base de glaçage, d'anti-inflammatoires. L'athlète gagnera à éviter les sols durs, les chocs importants provoqués par les bondissements, la course en descente…. Par expérience, nous avons pu remarquer que les étirements de la loge interne du tibia (étirements à base de rotation externe du pied) soulageaient considérablement la douleur liée à cette pathologie.

Conclusion sur les blessures

Les pathologies liées au fonctionnement de notre appareil locomoteur sont nombreuses, certaines plus graves que d'autres. Dans de nombreux cas, ces blessures ne surviennent pas par hasard. Elles sont certes dues à notre activité physique mais surtout à la conduite de celle-ci. Un entraînement bien conduit (programmation des séances, place des étirements, périodes de repos…), une hygiène de vie adaptée sont les éléments essentiels permettant de minimiser le risque d'apparition de blessures. Quand une blessure survient, l'objectif pour l'athlète est de se guérir le plus rapidement possible. La guérison passe par une prise en compte de la douleur ressentie. Souvent, elle suppose une période de repos qui bien que difficile à accepter pour un passionné s'avère primordiale pour la suite de la pratique. Enfin, la baisse du risque de rechute passe par la compréhension de la ou des causes de la blessure.

Le pluriel de "causes" se justifie par le fait que très souvent la blessure n'a pas une origine mais plusieurs. De nombreux facteurs s'imbriquent pouvant favoriser ou limiter la probabilité de blessure. Par exemple, il est évident que si vous : buvez peu, mangez beaucoup de viande et de sucres, courez avec des chaussures usées tout en ayant une surcharge corporelle, vous avez de fortes chances de développer une tendinite. C'est à toutes ces causes que nous devons penser si nous voulons favoriser la guérison.

Ne s'attacher qu'au traitement des conséquences signifie sûrement replonger rapidement dans les tourments de la blessure. Terminons en rappelant que si notre organisme nous envoie des signaux de douleurs, c'est qu'il exprime un problème. Dans ce cas, il est peut être plus sage de s'arrêter quelques jours et se soigner, plutôt que croire que cela va passer et se retrouver immobilisé pour plusieurs semaines. Notre responsabilité commence dès les premiers symptômes

Bibliographie indicative

N'étant pas spécialistes des blessures, nous nous sommes principalement appuyés sur deux documents pour réaliser ce chapitre.

VO2 Hors-série n° 2 : Pour courir sans fatigue et sans blessures.

Fredericson M. Common injuries in runners. Sports Med. 1996. Le deuxième document est une revue de littérature scientifique très documentée sur les blessures les plus communes du coureur. Cet article publié en anglais dans la revue Sports Medicine (1996) est réalisé par Michael Fredericson.

Le premier document est un numéro spécial du magazine VO2. Il traite de la fatigue en général et des blessures en particulier. Il rassemble les expériences d'hommes de terrains (médecins sportifs, entraîneurs). Les propos sont clairs et précis. Les quelques approximations portant notamment sur les causes des désordres musculaires sont largement compensées par la densité et la pertinence des observations. Azemar G.

La crampe du sportif. Médecine du Sport 1979 ; 3 : 153-161. Bernard J. Pathologie d'adaptation de l'os à l'effort : douleurs osseuses d'effort et fractures de fatigue. Encycl. Méd. Chir (Paris), appareil locomoteur, 15904 A 10 4, 1988. Fredericson M. Common injuries in runners. Sports Med. 1996 ; 21 (1) 49-72. Hess GP, Cappiello WL, Poole RM, Hunter SC. Prevention and treatment of overuse tendon injuries. Sports Med. 1989 ; 8(6) : 371-384. Rochcongar P, Pernes J, Carré F, Chaperon J. Incidence des traumatismes liés à la course à pied.

 VO2 Hors-série n° 2 : Pour courir sans fatigue et sans blessures.   

 

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